L’objectif ultra-macro de celui qui louchait sur les fourmis

La photo nature en macro, j’aime ça. On découvre des univers étonnants dans les mousses, les herbes, partout on trouve des animaux remarquables à photographier, des décors insoupçonnables à magnifier (minga que j’parle bien ti ! *). Bref, c’est cooool.

*oui, on parle comme ça dans mon coin

On parle de macrophotographie quand on prend des petits objets en photos. Certains diront que la vraie macro commence au rapport 1:1, c’est-à-dire quand la taille de l’objet photographié a au moins la même taille sur le capteur de l’appareil. Réfléchissez à cette phrase : une mouche de 10 mm sur un capteur APS-C de 23,6 mm, eh bien ça fait une groooosse mouche sur la photo : près de la moitié du cadre !

Il y a quelques années, je m’amusais bien avec un sympathique objectif qu’est le Canon 100 mm macro. Il fait du rapport 1:1 et c’était bien.

Au-delà de la macro

Mais j’ai découvert ensuite qu’il existait un objectif un peu spécial qui peut faire du 5:1. On parle alors d’« ultra-macro » ou de « super-macro ». Et là, ma mouche de 10 mm, elle ne rentre plus sur le capteur. Disons qu’on n’y verra plus que son œil gauche ou juste sa trompe. Un puceron de 1 mm prendrait alors aussi une bonne partie du cadre. Et ça, c’est encore plus cooooool.

Le hic (parce qu’il y a un hic) c’est que ce petit joujou (bijou, caillou…) de chez Canon coûtait un rein à l’époque (genre plus de 1000 balles) et je n’avais pas envie de casser ma tirelire pour m’amuser à photographier des collemboles.

Bricolons un peu

Qu’importe, on va le fabriquer cet objectif. Et on va le faire sur base d’un « cul de bouteille ». Vous savez, cet objectif de base qu’on trouvait dans les kits réflex amateurs : le Canon 18-55 mm premier du nom. On le trouvait à 20€ en occasion.

Un objectif ultra-macro pour 20€

Je le prends, je l’ouvre, je démonte la bague de fixation pour la reporter de l’autre côté. À l’aide d’une nappe de fils que je faufile dans le fût, je reconnecte les bornes de la bague pour garder le contrôle du diaphragme… Et paf ! un joli objectif ultra-macro pas cher (qui fait un peu « bricolage » parce que j’ai fait ça comme un cochon).

L’objectif inversé : un Canon 19-55. Ici associé à un adaptateur Sigma MC-11 pour le monter sur un appareil Sony.

Et ça fonctionne ?

Non mais regardez cette libellule ! On y voit les facettes de ses yeux. Et les pucerons, plus haut dans cet article, on distingue les épines sur leurs pattes. Certes, on n’est pas au niveau de piqué d’un « vrai » objo ultra-macro, mais je trouve que ça fait le job pour essayer, pour s’exercer, pour expérimenter… avant de pourquoi pas, passer aux choses sérieuses.

Et dans les choses sérieuses, aujourd’hui, il y a du choix !

Depuis quelque temps, une marque chinoise a innové dans le domaine de l’ultra-macro avec plusieurs objectifs très spécialisés. Laowa a développé entre autres un 25mm Ultra Macro 2,5-5x qu’il vend à un prix un chouia plus abordable (environ 450€ sur Amazon, Digixo, Kamera Express). C’est du « tout manuel » évidemment, mais en ultra-macro, ça ne change pas grand-chose. Et c’est toujours pas donné, mais ça tend à se démocratiser. Justement, un autre fabricant chinois (ils sont nombreux sur le marché, mais peu font du bon matos) AstrHori propose depuis peu un 25mm 2-5x qui ressemble étrangement au Laowa mais pour moins cher (300€ quand même sur Amazon, Digixo, Kamera Express). D’après ce que j’en sais, il vaut bien le Laowa.

Laowa 25mm Ultra Macro 2.5-5x vs AstrHori 25mm Ultra Macro 2-5x
Laowa à gauche, AstrHori à droite. Il y a un air de ressemblance.

Un objectif macro très chelou

Laowa propose aussi un objectif ultra-macro très très… mais vraiment très bizarre : le 24mm probe. Une sorte de long tube étanche qu’on peut plonger dans l’eau et qui permet de photographier des choses inaccessibles ou de faire des plans vidéo pour le moins surprenants.

L’objectif « OVNI » de Laowa

C’est encore une autre histoire et on revient dans des tarifs proches du Canon dont je parlais plus tôt (genre plus de 1500€ sur Amazon, Digixo ou Kamera Express). Et forcément, vous le voyez venir, AstrHori a aussi copié proposé le sien pour moins cher (près de 1000€ sur Digixo, Kamera Express).

À ces tarifs-là, on est en droit de se fabriquer un objectif un peu moins performant, non ? En attendant de craquer, je continuerai d’utiliser mon petit objectif bricolé pour pas cher pour photographier les mini-pousses et le microcosmos.

Les objets cités dans l’article

Merlin, l’app de celui qui écoutait les oiseaux

Une app gratuite pour reconnaître les chants d’oiseaux

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