Le tuto de l’IA qui reconnait les chants des oiseaux
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Les cafards ou blattes germaniques sont des insectes qui n’existent pas à l’état sauvage. Ils vivent avec les humains et seulement avec les humains. Mais comment ce fait-ce ?
Je n’y avais jamais vraiment réfléchi, mais nos chères et mignonnes petites blattes ne vivent jamais loin d’Homo sapiens. On ne les trouve dans aucun habitat naturel. Et contrairement à ce qu’inspire leur nom : blatte germanique — Blattella germanica, elles ne viennent certainement pas d’Allemagne. Mais comment est-elle arrivée dans nos habitations ? C’est ce qu’une étude récemment publiée a essayé d’éclaircir.
Le professeur Roachington est une sommité parmi les cafards. Aujourd’hui, il s’adresse à ses collègues. Portant ses minuscules lunettes, il se tient droit sur le podium. L’auditoire se penche en avant, les antennes agitées par l’impatience.
— Chers collègues, commence le professeur Roachington, notre espèce a émergé de la crasse primordiale des humains il y a environ 2100 ans. Nous nous sommes d’abord adaptés aux habitations douillettes et au curry épicé d’Inde ou du Myanmar.
Nos dernières analyses génomiques ont permis de reconstituer notre propagation à l’échelle mondiale : nous avons conquis le Moyen-Orient, au travers des diverses dynasties islamiques (~1200 ans).
La foule murmure son approbation. Un cafard au fond de la salle lève une patte.
— Mais Professeur, gazouille-t-il, et l’Europe ? Ne l’avons-nous pas conquise ?
— J’y viens ! S’énerve l’éminent professeur.
Le professeur Roachington ajuste ses mini-lunettes.
— L’Europe, le pays des châteaux, des baguettes et des chauffages au sol, bien qu’elle n’ait pas joué un rôle essentiel à nos débuts, a joué un rôle crucial dans notre récente prise de contrôle du monde (~390 ans).
Et il ponctue sa phrase d’un rire diabolique : — Ahahahaaa…
Plus sérieusement, c’est une équipe l’université de Singapour qui a échantillonné les marqueurs génomiques de 281 blattes provenant de 17 pays répartis sur six continents. Ils en ont conclu que les cafards qui occupent nos immeubles aujourd’hui proviennent vraisemblablement d’Asie et ont rapidement évolué en profitant des évolutions de nos modes de vie modernes (transport longue distance, chauffage contrôlé…).
Aujourd’hui, les blattes sont constamment en évolution. Après s’être adapté à nos habitations au point ne plus occuper aucun espace naturel, leur reproduction rapide et leur propension aux nombreuses mutations leur a permis de développer, entre autres, des résistances aux insecticides et autres pièges qui leur sont tendus. Le professeur Roachington et ses rejetons ont encore de beaux jours devant eux.